Bel-Ami
Le roman de Bel-Ami, publié en 1885, trace un trajet inverse de celui qui
est évoqué dans Une vie; là où l'échec s'approfondissait par paliers,
le succès chemine de la même façon. Roman d'apprentissage avant tout, puisque Georges Duroy, dit
bientôt " Bel-Ami ", s'adapte au jeu social et utilise ses meilleures atouts ( en
l'occurence les femmes, séduites par sa beauté ) pour accéder à la fortune. Duroy est l'envers
masculin d'Emma Bovary : si Emma échouait dans le réel pour avoir trop rêvé, Bel-Ami
triomphe en don juan doublé d'un Homais.
Bel-Ami risque cependant de succomber lors de l'apprentissage dangereux du
caractère inéluctable de la mort. Malgré sa roublardise normande et son gros bon sens, il reste fasciné
devant le néant et doit apprendre, comme malgré lui, qu'il faut mourir un jour, et que toute entreprise est
vouée au néant : ce qui donne un étrange éclairage à ce roman d'une réussite. Les discours nihilistes d'un
chroniqueur du journal où il travaille et l'agonie de son ami Forestier ne manquent pas de troubler un
moment Duroy. Autre danger paralysant, la peur avant un duel : " Si une force plus puissante que
sa volonté dominatrice, irrésistible, le domptait, qu'arriverait-il ? Oui, que pouvait-il arriver ? "
Heureusement, tous ces obstacles, tentations d'échec à visage de mort, cèdent devant ses forces de vie, qui
sont, elles, tournées du côté de la platitude cynique.
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Bel-Ami
Le roman de Bel-Ami, publié en 1885, trace un trajet inverse de celui qui
est évoqué dans Une vie; là où l'échec s'approfondissait par paliers,
le succès chemine de la même façon.
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