Pierre et Jean

   Dans la Préface de Pierre et Jean au titre simple et ambitieux, Maupassant pose quelques jalons esthétiques, énonce avec sa force habituelle son propos - " Je veux m'occuper du Roman en général " - et tente de cerner tout un genre littéraire : " Existe-t-il des règles pour faire un roman ? " Enfermés dans leurs conceptions trop étroites, les critiques seront jugés incompétents pour en décider et la notion d'école se trouvera supplantée par la liberté totale des écrivains qui ont " le droit absolu " indispensable de composer, c'est-à-dire d'imaginer ou d'observer suivant leur conception personnelle de l'art ". C'est là mettre en avant l'originalité - Maupassant dit aussi " le tempérament " ou la " manière nouvelle " - issue de l'enseignement du maître, Flaubert, longuement remercié ici et dont undes conseils aurait été : " La moindre chose contient un peu d'inconnu. Trouvons-le ". Mais, parce que le regard de chaque créateur doit être personnel, le pessimisme pointe; l'écriture sépare des autres et du monde : " l'objectivité ( quel vilain mot ) " n'existe pas; " quel enfantillage, d'ailleurs, de croire à la réalité ". N'est-ce pas là déboucher sur le solipsisme et se séparer du réalisme ?
   Même s'il témoigne d'une absence complète de dogmatisme, même s'il dévoile une attitude mitigée envers le symbolisme ( en 1887, Verlaine, Mallarmé et Laforgue sont connus ), jugé " respectable " et intéressant par sa proclamation de " l'extrême difficulté de l'art ", égratigné implicitement pourtant au niveau stylistique à côté de l'écriture artiste pour son manque de clarté, Maupassant ne s'en réfère pas moins au réalisme, cette école qui veut " faire vrai ".

 

Pierre et Jean

Dans la Préface de Pierre et Jean au titre simple et ambitieux, Maupassant pose quelques jalons esthétiques, énonce avec sa force habituelle son propos - " Je veux m'occuper du Roman en général " - et tente de cerner tout un genre littéraire : " Existe-t-il des règles pour faire un roman ?