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La violence de l'expression Il semble subir cette capacité à la fois comme une malédiction existentielle et comme une bénédiction littéraire : " Pourquoi cette torture inconnue qui me ronge, écrit-il dans Sur l'eau... C'est que je porte en moi cette seconde vue qui est en même temps la force et toute la misère des écrivains. J'écris parce que je comprends, et je souffre de tout ce qui est parce que je le connais trop ... "Cette oscillation souffrante des limites est parfois endiguée par l'élaboration d'une esthétique. Ce naturaliste, cet observateur méticuleux met la beauté au centre de son oeuvre, et cela jusqu'à la fin puisque le dernier recueil de contes prend un titre typiquement parnassien : l'Inutile Beauté. Beauté corporelle ( le corps de la femme ) et beauté formelle de la phrase, à la Flaubert. Les contes de Maupassant se tiennent d'eux-mêmes, comme les romans du maître, bien que l'anecdote y semble souvent primordiale. Seulement, du maître au disciple, un déplacement s'est opéré : le travail sur le style devient travail sur la composition, chez Maupassant; la subtilité devient puissance. Maupassant a pris des leçons de rigueur avec Flaubert : netteté de la structure - ce qui donne à ses écrits leur force. La sobriété, aux antipodes de l'écriture artiste, ne manque pourtant pas - avec la prédilection de Maupassant pour la litote - d'une certaine souplesse. Elle lui permet de dire le fantasme et l'obsession comme le réel, et les contes fantastiques sont bien de la même plume que les contes réalistes, style qui n'est pas entièrement dominé par les impératifs naturalistes et se laissera infléchir parfois par la langueur du décadentisme pour évoquer les orchidées, l'éther, les bienfaits ou |
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