Le Horla
Les deux versions du Horla, celle du 26 octobre
1886 et celle du 25 mai 1887, montrent son importance. Avec le remaniement, c'est la portée de l'oeuvre qui
a évolué; la seconde version accentue le caractère fantastique en modifiant le point de vue : plus de médecin,
plus d'auditeur, plus de neutralité bienveillante; le lecteur est projeté d'emblée dans la lecture d'un
journal intime qui lui présente les mêmes faits que le Horla de 1886,
mais dans une version plus intériorisée puisque, selon Todorov, l'utilisation du " je "
suggère l'identification du lecteur avec le narrateur. Le changement d'optique ou de narration, en
supprimant la conclusion de type merveilleux ( croyance en une sorte d'extra-terrestre dominateur ), au
profit du pur fantastique, a transformé radicalement, comme l'a montré André Vial, la finalité du conte.
Le nouvel éclairage tient aussi à une différence de structure, et Marie-Claire Bancquart a mis en
évidence la " symétrie décalée " qui régit la seconde version, où l'on voit le journal à la date
du 2 août reprendre ce qui a été dit à celle du 8 mai, sans présenter la même " résistance à
l'invisible ". Dans le Horla de 1886, où le médecin joue un rôle de garde-fou, le récit
est encadré par des épisodes qui apportent une caution scientifique au discours en discréditant l'hypothèse
de la folie, aboutissant, selon la formule de Louis Forestier, à une sorte de
" messianisme à rebours "
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Le Horla
Les deux versions du Horla, celle du 26 octobre
1886 et celle du 25 mai 1887, montrent son importance. Avec le remaniement, c'est la portée de l'oeuvre qui
a évolué; la seconde version accentue le caractère fantastique en modifiant le point de vue : plus de médecin,
plus d'auditeur, plus de neutralité bienveillante
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