Le Horla

Etude d'une démence naissante, d'une lutte inutile contre une obsession dévorante, le Horla fait également figure de document clinique : Maupassant avait suivi les cours de Charcot sur l'hystérie, il s'intéressait à l'hypnotisme et au magnétisme ( le nom de Mesmer est cité dans
le Horla ).
   Qu'est-ce que le Horla, cet être qui apparaît progressivement comme source d'effroi et de dévoration ? Marie-Claire Bancquart a repéré les appellations successives de cette présence : " on, l'être invisible, le Horla, celui que la terre attend " ... Mais ce défini reste à jamais indéfini, et la nomination ne renvoit qu'à une absence de support référentiel. On a proposé plusieurs origines du nom " Horla " : génitif de Oriol, dérivé de Hurlubleu de Nodier, résultat d'un attrait pour le vocalisme o/a comme dans Zola ou choléra... Ce " hors-là " est peut-être tout simplement un vampire qui dévore la vie sur la bouche de sa victime. L'arrachant de ses racines
( car le Horla de 1887 commence par l'affirmation d'une identité fondée sur " ces profondes et délicates racines qui attachent un homme à la terre où sont nés, où ont vécu et sont morts ses aïeux " ), le Horla vole son terroir au narrateur et l'oblige à fuir.

 

Le Horla

Les deux versions du Horla, celle du 26 octobre 1886 et celle du 25 mai 1887, montrent son importance. Avec le remaniement, c'est la portée de l'oeuvre qui a évolué; la seconde version accentue le caractère fantastique en modifiant le point de vue : plus de médecin, plus d'auditeur, plus de neutralité bienveillante
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