Une stratégie de la perversion

   Il reste une méthode d'évitement de la fatalité - qu'on appelle " destin ", " vouloir-vivre " ou " pulsion " - ; contre la vie aveugle, on usera de la mise à mort cynique : du meurtre. C'est encore une façon de poser le problème du mal. Moiron l'instituteur, tue insidieusement ses élèves préférés ( c'est dans la mort qu'il les aime ) et le juge de Fou?, parfait assassin, rivalise lui aussi avec un dieu vague qui s'assimilerait plutôt à une physis bêtement proliférante.
   Quand on échoue, quand on ne sait pas jouer d'une de ces touches qui constituent un système de perversions, quand on a perçu le fond des choses ( à savoir que la vie est mauvaise et aliénante ) et qu'on n'a su ni devenir artiste ( pôle esthétique ), ni s'oublier dans l'amour des autres ( pôle moral ), ni accéder au libertinage ( pôle libidinal ), ni triompher de la vie ( pôle criminel sadique ), il ne reste que l'ennui - jusqu'à mourir - ou le suicide.
 

Une stratégie de

la perversion

"Contre l'omnipotence de la nature, Maupassant construit une sorte d'anti-physis protéiforme qui permettra, sous divers modes, de canaliser ou d'utiliser l'intensité des forces internes."